Le cahier d’acteur est une contribution libre et volontaire qui permet à toute personne morale d’exprimer son positionnement
argumenté sur un sujet de la concertation
La concertation était ouverte du 28 avril au 22 juin, vous retrouverez le contenu des questions/réponses ci-après.
Trois façons de participer en ligne :
Le cahier d’acteur est une contribution libre et volontaire qui permet à toute personne morale d’exprimer son positionnement
argumenté sur un sujet de la concertation
Retrouvez vos questions et vos contributions.
Alain
T I A M A T
Jacqueline
T I A M A T
Pierre, Michel et Annie
Nous sommes les uniques agriculteurs, notre corps de ferme est situé immédiatement face au projet.
Nous avons assisté aux présentations à Boves ce 17 juin. Nous avons l’immense sentiment d’avoir été oubliés dans les concertations. J’ai pensé intervenir lors de cette réunion, mais la force m’a manqué aussi je préfère m’exprimer par écrit.
Vous avez évoqué rapidement l’artificialisation des terres, seulement à cause du remembrement nos terres ont été regroupées autour du hangar. Nous n’avons hélas rien vu venir. Quel avenir pour notre fils Pierre qui avait une exploitation correcte avec réseaux d’irrigation, aujourd’hui il reste les terres en pente défavorables à l’irrigation. En 2017 nous n’étions pas propriétaires des 30 ha, oui nous avons perçu une indemnité d’éviction seulement elle rentre dans nos produits et se trouve fiscalisée Impôts + MSA. Ainsi cette indemnité résiduelle fond comme une peau de chagrin et se trouve bien en dessous des niveaux de cession de terres mises à bail. De plus, nous n’avons jamais retrouvé de terres pour compenser ces prélèvements qui sont un véritable grignotage. On a entendu M GEST dire qu’il restait du foncier sur le territoire de Blangy Tronville, juste derrière l’A29. Les politiques n’ont rien à faire de l’agriculture !…
Tout d’abord, nous exploitions les 31 ha du projet depuis toujours. A plusieurs reprises nous avons demandé à la CCIA de pouvoir les cultiver entièrement cette année jusqu’au début des travaux et la réponse était toujours non…
Avec l’appui de notre Maire, un technicien de la CCIA est venu délimiter un petit 11 ha et nous nous sommes engagés à libérer les terrains dès la moisson effectuée. Cette personne nous a mis la pression en disant que cela était à nos risques, que la récolte pouvait être détruite avant terme etc… Une meilleure concertation avec la CCI serait appréciable. Nous sommes déçus que l’on nous ait restreints à 11 ha sur les 31 du site car aucun travail n’a commencé et le plus décevant est de ne voir qu’un champ de chardons à notre porte. Notre fils Pierre est respectueux de l’environnement et voir un terrain en friche est désolant voire polluant.
Etant donné qu’il existe un phasage de la construction de l’usine, que dans un premier temps la ligne pilote sera implantée au nord, et que la tranche 1 est prévue pour 2027, n’y aurait-il pas possibilité d’exploiter la partie sud des terrains en 2026 ?
Autre inquiétude, selon votre brochure de présentation votre entrée principale a été dessinée exactement face à la nôtre. Sachez que nous sommes implantés à cet endroit depuis 1987 et que nous ne voulons pas être perturbés dans nos accès. Il ne faut pas oublier qu’on a besoin de circuler avec nos engins par tout temps. On a déjà été obligé de mettre des blocs de béton pour empêcher les stationnements sauvages qui perturbaient notre fonctionnement quotidien, notamment avec les camions AMAZON en recherche de stationnement. Ces mêmes camions bloquent nos accès aux différentes entrées de champs. On redoute le pire.
Pour conclure, nous sommes satisfaits de cette concertation, nous vous remercions vivement de l’avoir organisée, on voit que TIAMAT est à l’écoute et c’est une bonne chose on espère que nos réflexions recueilleront votre attention.
Recevez nos meilleures salutations.
David
Lors de la rencontre autour des enjeux environnementaux du projet, il a été annoncé que le raccordement électrique par RTE serait financé à deux tiers par Tiamat, le tiers restant étant financé par de l’argent public.
Pourrez-vous préciser à combien s’élève le coût total de ce raccordement?
Cordialement
T I A M A T
RTE réalise une Proposition Technique et Financière tenant compte, sur la base d’études réseau, des capacités du réseau à offrir un raccordement en soutirage à la puissance demandée par TIAMAT. TIAMAT ne peut communiquer le coût total du raccordement précisé par RTE, qui est une information confidentielle.
Véloxygène
Le secteur des transports reste le plus émetteur de gaz à effets de serre en France comme sur le territoire du Grand amiénois. S’il faut se réjouir que l’installation de l’usine Tiamat contribue à terme à la décarbonation du secteur, la baisse des émissions passe également par une évolution des modes de déplacement, notamment la manière de se déplacer vers son lieu de travail.
Il nous semble important d’encourager à effectuer ces déplacements à vélo, pour participer à la baisse de notre empreinte écologique, mais aussi au vu des bienfaits socio-économiques associés. Ainsi, le salarié cycliste y trouvera des avantages en réalisant des économies par rapport à un même trajet réalisé en voiture, pourra souvent gagner en temps de transports, et l’exercice physique réalisé sera favorable à sa bonne santé. La productivité de l’entreprise ne pourra que profiter de ces nombreux avantages.
La part modale du vélo dans les déplacements domicile-travail dépasse déjà les 5% à Amiens Métropole et avec un taux parfois largement supérieur au sein d’entreprises, associations ou institutions particulièrement volontaires.
La présence de pistes cyclables continues et sécurisées est certainement l’un des leviers les plus efficaces pour développer davantage encore cette part modale vélo.
En complément des aménagements des abords de la future usine Tiamat présentés sur le site de la concertation, il apparait donc indispensable de profiter de cette implantation à venir pour rendre cyclable l’accès depuis Amiens à l’ensemble du triangle situé entre l’A29, la route Amiens-Roye (D934) et la D167 allant vers Blangy-Tronville, aujourd’hui totalement dépourvu d’aménagement cyclables.
Il sera peut-être possible de valoriser pour cela le chemin qui longe la D934 côté sud, conjugué avec un traitement sécurisé des différents giratoires et des accès aux différents sites (Tiamat, Amazon…)
T I A M A T
David
J’aimerais apporter des précisions sur les réponses qui ont été apportées à des remarques précédentes, sur l’impact climatique du projet.
D’abord, vous faites état d’une constante baisse de l’intensité carbone du kWh produit en France en vous référant au rapport RTE de 2024. Ce même rapport montre pourtant d’importantes disparités interannuelles au cours de la décennie écoulée, sans baisse sensible entre 2014 et 2023. Si le contexte semble confirmer une baisse actuelle et à venir, les variations des années passées et leurs justifications nous rappellent au contraire que rien n’est garanti.
Vous répondez aussi que les batteries au sodium contribueront à la décarbonation des usages. Cette affirmation renvoie à la question orale posée le 12 mai, à laquelle il a été répondu :
– que les batteries pourraient effectivement contribuer à stocker de l’électricité issue de sources renouvelables, bien que la faisabilité à grande échelle de cette hypothèse reste à démontrer,
– que les batteries équiperont des véhicules hybrides, dont l’intérêt semble pourtant faible dans la transition énergétique pour le climat [ex. https://www.carbone4.com/analyse-faq-voiture-electrique]
– que la localisation de la production en France permet de baisser d’un tiers l’empreinte carbone de ces batteries.
Dans ce même sens, le seul argument porté par le cahier d’acteur du Conseil Régional concerne le développement « à terme », sans précision, de « véhicules électriques urbains », non mentionnés dans le dossier de concertation, alors que la décarbonation, et la transition énergétique qui la conditionne, sont présentées comme éléments centraux par la Région en faveur du projet.
Pourtant, à l’inverse, comme vous l’avez expliqué oralement, l’essentiel du volume des usages projetés aujourd’hui par Tiamat concerne le développement de nouvelles activités énergivores, en particulier les data centers. Bien que les batteries de Tiamat permettront d’en limiter l’empreinte carbone par rapport à des batteries classiques, ces nouveaux usages ne vont pas dans le sens d’une décarbonation.
Un bilan carbone du projet lui-même (construction, fonctionnement, transports induits…) complèterait utilement notre compréhension du sujet.
Ainsi, indépendamment des atouts du projet sur d’autres plans, l’intérêt des batteries de Tiamat pour la décarbonation et pour une transition énergétique – transition à comprendre dans le sens d’une décarbonation nécessaire pour le climat – n’est donc pas une évidence, et reste en tout cas à démontrer. Pour le public associé à cette concertation, mais aussi et surtout à l’intention de nos décideurs territoriaux.
Constatez que l’annexe 2 du dossier de concertation, supposée nous éclairer sur le sujet, se contente essentiellement de mentionner la décarbonation du transport par les batteries en général, alors que l’on comprend justement que les batteries au sodium de Tiamat seront peu concernées.
Considérez au passage, toujours à ce sujet, qu’Amiens Métropole, dans sa réponse à la question sur son objectif d’autonomie énergétique [https://energeia.amienscluster.com/], concède en d’autres termes qu’avec ce projet, cet objectif lui échappera désormais complètement.
Cordialement
T I A M A T
Valérie
T I A M A T
Qu’on le veuille ou non, les usages que nous adressons existent (protection électrique de datacenter en cas de coupure, outillage électroportatif, etc. La solution TIAMAT permet d’en optimiser l’empreinte carbone grâce à sa puissance en charge et en décharge qui permet d’installer moins de capacité par rapport à la même solution en Lithium-ion.
De plus, la solution TIAMAT contribue à l’électrification des usages, notamment de la mobilité (hybridation) et donc à la décarbonation.
David
Amiens Métropole vise l’autonomie énergétique du territoire en 2050, c’est-à-dire dans 25 ans.
Dans cette perspective, depuis plus de 10 ans, la somme des énergies produites localement (renouvelables et de récupération), qui ont parfois demandé de gros efforts, sont parfois exemplaires (réseau de chaleur), et ont fait l’objet de nombreuses communications, représenterait près de 350 GWh annuels produits, soit 5,5% des consommation totales d’énergie actuelles d’Amiens Métropole.
En 10 ans, au prix d’efforts importants, en agissant a priori sur les leviers les plus évidents, on a avancé concrètement de 5,5%.
Et Tiamat, avec plus de 400 GWh annuels, consommerait davantage que tout ce qui a été mis en oeuvre jusque là en matière d’énergie produite localement.
Pour se prononcer sur l’opportunité du projet de Tiamat, il serait utile de savoir s’il compromet l’objectif d’autonomie énergétique fixé par Amiens Métropole. Et si l’objectif est maintenu, il serait utile de savoir comment le projet sera intégré à la feuille de route amiénoise pour l’atteindre. Parce que cela semble compliqué.
Cordialement,
T I A M A T
TIAMAT a sollicité Amiens Métropole, qui est l’instance compétente sur la feuille de route énergétique du territoire. Je vous prie de bien vouloir trouver ci-après la réponse d’Amiens Métropole.
L’objectif d’autonomie énergétique du territoire en 2050 visé par la communauté d’agglomération Amiens Métropole figure dans la feuille de route approuvée par le conseil communautaire de mai 2019. Ce document n’est pas un plan d’action, il ne prétend pas dessiner le paysage énergétique de demain et n’a pas de caractère prescriptif. Il avait pour ambition de sensibiliser les acteurs du territoire aux enjeux de la transition énergétique appliquée à la maille territoriale et de formaliser la trajectoire à emprunter et les efforts à mener pour trouver un point d’équilibre entre la consommation énergétique et les capacités locales à répondre à cette consommation.
Il faut également remarquer que depuis l’adoption de cette feuille de route, l’avenir du système électrique français a considérablement évolué pour intégrer les nouvelles stratégies énergétiques européennes et nationales, en intégrant en particulier l’objectif de réindustrialisation accéléré des territoires sur plusieurs filières stratégiques, dont celle des batteries. Non seulement le développement de ces nouvelles filières est indispensable à la transition énergétique, mais il génère également des opportunités en termes de création d’emploi et d’activité sur les territoires. Etant donné le faible contenu carbone de l’électricité produite sur le territoire français, la stratégie nationale bas carbone s’appuie sur un développement important des usages électriques, en substitution de consommation d’énergie fossile (décarbonation de l’industrie et électrification des véhicules notamment). RTE a prévu, dans ses scenarios prospectifs et dans ses schémas des développements des infrastructures, ces nouveaux besoins de consommations électriques. En parallèle on observe depuis quelques années déjà une forte décrue des consommations de gaz naturel sur le territoire.
Nous faisons notre possible pour vous répondre
dans un délai d’une semaine
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